Propriété d'un nouveau destrier [Vaast]

Nessa était aux anges, elle avait enfin ses deux frères près d'elle. Wilwayn venait en effet de revenir de ses longues aventures pour se présenter en tant que soldat dans l'armée numendilienne. Nessa, sa jeune soeur, était ravie car ils seraient réunis tous les droits et seraient à la hauteur des espérances de leurs défunts pères et mères. Les retrouvailles entre Shuei et Wilwaryn étaien faites, et l'aîné vivrait désormais avec eux pendant un laps de temps.

La jeune femme les avait laissé après un repas copieux pour partir en route vers une nouvelle mission, sa mission. Aujourd'hui, elle allait acheter son deuxième cheval, logiquement il s'agissait d'un étalon.
C'était Vaast, son ami d'enfance qu'elle avait toujours apprécié qui lui en avait parlé, comme quoi une de ses connaissances se débarassait de ses multiples chevaux contre une prix intéressant. Nessa avait donc pris l'occasion pour se trouver un nouveau destrier, car bien qu'elle soit attachée à Hestia, on lui avait toujours recommandé d'avoir plusieurs chevaux, au cas où il y avait une perte.

Bien sûr, envisager cela était impossible pour Nessa qui aimait sa jument plus que tout. Mais, elle faisait un métier à risques, et elle ne pouvait pas garder un comportement puéril. C'est donc tôt dans l'après midi, lorsque la soleil tappe le plus fort -bien que le temps soit gris à ce moment-là, qu'elle se rendit en direction du foyer de Vaast.
C'était un jeune homme avec qui elle avait de très bons souvenirs. Il avait d'ailleurs une petite soeur et Nessa l'aimait particulièrement. Elle n'avait pas énormément d'amis, mais Ode faisait partie de ce rang priviligié et très spéciale. Elle avait donc foie en la famille Osny et les appréciait vraiment.

Elle prit donc sa jument blanche comme la neige, vêtue de sa tenue assez extravagente mais très agréable à porter. Quoique le corset l'étouffait un peu, même si elle y était habituée depuis ses 12 printemps.
Le chemin vers l'habitat de Vaast ne fut pas très long, elle le connaissait par coeur, et puis il habitait à Dorthonia lui aussi, -comme la plupart des gens vous me dirait. Elle avait entendu que le jeune homme s'était lui aussi engagé dans l'armée, ça ne l'étonnait pas, Vaast était assez doué surtout dans la maîtrise du vent que Nessa ne contrôlait. Dans son cas, elle préférait naturellement la glace, c'était son point fort avant tout. Lorsqu'elle arriva à bon port, elle vint directement vers la petite écurie. Si Vaast était à l'heure, il était certainement en ce moment entrain de préparer sa monture avant leur voyage à tous les deux.
Nessa eut raison de penser cela car lorsqu'elle arriva dans l'endroit, elle apperçut directement le jeune homme qu'elle n'avait pas vu depuis plusieurs semaines. Elle s'approcha de lui, un grand sourire aux lèvres, le teint rayonnant, la main gauche tenant le filet de Hestia qui marchait à côté d'elle.

Bonjour Vaast. J'espère que je suis à l'heure pour notre petite escapade.

J’avais passé toute ma matinée dans notre salle d’entraînement. Je me battais contre Ode lui apprenant certaines techniques d’esquives. À défaut d’avoir la force, il fallait ruser. C’Est-ce que je m’évertuer à lui apprendre. Ma jeune sœur l’avais d’ailleurs déjà assimilée. J’étais fier d’elle, il faut l’avouer.
Nous combattions à l’insu de mes parents. S’ils voyaient cette jeune fille avec une arme à la main, ce serait le drame. Je ne comprends pas en quoi cela les gêne. Au contraire, ils devraient être rassurés, Ode n’aura pas besoin d’être sous l’aile d’un homme pour se défendre. Devenir une femme Noble, à servir les désirs de son mari, discrète, obéissante, et sans avoir son mot à dire, voilà en quoi elle était destinée. Et je m’y refuser. Les femmes aussi peuvent s’imposer, c’est étrange pour un homme de tenir de tel propos, pour sûr, cependant je me contrefiche de se que peuvent penser les autres.

D’ailleurs, en parlant de femme ayant du caractère, je ne vais pas tarder à en voir une autre cet après-midi. Nessa de Dorthonia. Nous nous sommes connus enfants, et avons entretenu de bonnes relations. Amie de ma sœur, elle m’a soutenu dans l’idée qu’une femme n’est pas l’ombre d’un homme.

Cela fait un moment que je ne l’ai pas revu. Rien que d’y penser, un sourire étire mes lèvres. Je vais la conduire chez Undiho, un éleveur de chevaux. Je le connais pour l’avoir aidé jadis. Je lui avais demandé conseil lorsque j’avais recueillit Gaïlen. Comment le soigner, comment le dresser …
Récemment, il m’a apprit que les ventes sont en chutes. Il a de bons chevaux, mais la concurrence fait qu’il y perd. Les prix sont discutables m’a-t-il dit.
Ode a dû en parler à Nessa qui envoya un messager me voir. Et c’est ainsi qu’elle vient me rendre visite pour que je l’y conduise.

Bien sûr, Undiho élevait ses chevaux un peu plus loin du village, dans une petite forêt. Il arrivait que quelques bêtes sauvages y rodent. Mais son pouvoir lui a toujours permit de les éloigner.

Ce n’était pas tout, mais l’heure tournait. Je restait en tenu d’entraînement, à mon plus grand regret. Alors que j‘eus finit de préparer Gaïlen, Nessa s’approcha, tenant sa jument à ses côtés. J’avais l’air ridicule à côté, elle s’était vêtu joliment.

Bonjour Vaast. J’espère que je suis à l’heure pour notre petite escapade.

Un sourire aux lèvres, je me rapprochais d’elle :

Comme toujours Nessa. Allez, en route !

Alors que nous partions au trot, je demandais les dernières nouvelles, autant celles du Royaume que dans sa vie. Nous continuâmes de discuter jusqu’à ce que nous arrivions à la lisière de la forêt.

Il vaut mieux faire marcher les chevaux, le sol n’est pas très stable ici. Nous n’avons qu’à suivre le chemin, généralement les animaux sauvages ne s’y aventurent pas. Restons malgré tout sur nos gardes.

Nous pénétrâmes dans cette végétation pour le moins variées. Silencieux, nous observâmes les alentours, attentifs au moindre signe suspect. Signe suspect qui ne tarda pas de se manifester. Un bruit de feuillage se fit entendre non loin devant nous. J’avais laissé mon épée chez moi, seule ma miséricorde était dans mon dos.
Concentré, je ne regardait plus Nessa, je commençais à activer mon pouvoir en cas d’attaque surprise d’un quelconque être. Se prendre un mur d'air invisible peut être déroutant …

Vaast était là, Nessa était ravie de le voir. Cela faisait un bon bout de temps qu'ils ne s'étaient pas vus, pour des raisons inconnues. Mais on peut en déduire que c'est du à leur travail qui les tient beaucoup, ou alors parce qu'ils grandissent et qu'ils n'ont plus non plus le temps pour jouer comme à l'époque. D'un côté Nessa regrettait cette partie de sa vie, être innocente, penser que tout le monde il est beau et gentil, jouer durant des heures avec ses frères et ses amis... C'était, l'insouciance de tout. Mais cette période fut vite brisée lorsqu'elle perdut sa mère et son beau père.

La perte d'un proche était terrible, d'ailleurs, de nombreuses personnes ne s'en remettaient pas. Nessa avait eu la chance de ne pas être seule, mais si elle l'avait été, elle aurait certainement été traumatisé à vie.
Bien que le soit d'une certaine façon.
Nessa salua le jeune homme avec un grand sourire aux lèvres, attendant qu'il lui réponde. Alors, comme ça ils étaient près, et Nessa regarda une dernière fois Vaast avant de se consacrer à Hestia. Elle mit sa main sur le pommeau, un pied dans l'étrier et elle s'étira vers le haut pour monter sur sa magnifique jument blanche. Les mains tenant les reines, Vaast prêt, ils partirent au trot en route pour leur nouvelle aventure.

La rencontre avec l'éleveur se passait aux landes de Talmark. Nessa y était allée peut être deux ou trois fois, mais c'était rare quand même, et c'était seulement pour des missions qu'elle s'y rendait.
La forêt là-bas était immense et elle était certainement qu'elle regorgeait de créatures en tout genre, gentils ou méchantes. Bon, s'il fallait passé par là, ils allaient certainement en voir et peut être se battre. Heureusement pour elle, elle avait pris son arc Arkos. Elle jeta un coup d'oeil à Vaast voir s'il était lui aussi armé ou non. Ca ne semblait pas être le cas.

Sur le chemin, ils prirent chacun des nouvelles de l'autre, ce qui était normale vu qu'ils se connaissaient bien eux et leur famille respective.

Et comment se porte ta soeur Ode ?

Sa petite soeur, ah qu'est ce qu'elle était adorable quand même. Nessa avait beau avoir un fort caractère et ne pas se laisser marcher, elle pouvait être elle aussi un ange avec les personnes qu'elle apprécie. Et Ode en faisait partie, elle était naturelle et douce, les deux jeunes femmes s'appréciaient beaucoup et elles se disaient presque tout à l'époque. Même si le travail les avait un peu séparé, elles continuaient à se donner des nouvelles par lettre.

Assez de bavardages, ils arrivèrent à la lisière de la forêt. Nessa arrêta Hestia, et suivit les conseils de Vaast qui bien sûr connaissait beaucoup mieux les lieux qu'elle.

Je comprends. Je me mets juste derrière toi Vaast.

Elle le laissa passer d'abord, et vint derrière lui. Elle garda les reines dans sa main gauche, et de sa droite, prit son arc dans son dos, le posant sur son bras immobile et prenant une flèche sur le côté. Elle se préparait à attaquer au cas où. Bien sûr, elle pouvait aussi recourir à ses pouvoirs mais elle préférait les garder si elle n'avait plus de flèches. Un bruit vers eux se fit entendre, Nessa sur ses gardes, lançaient des regards à chaque endroit où l'attaque serait possible.

Un nouveau craquement. Je jetais un coup d’œil autour de moi. Nessa s’était placé juste derrière, son arc à la main. Heureusement qu’elle avait pensé à prendre son arme, quel idiot je suis d’avoir laissé mon épée. Ces flèches pouvaient nous être fortes utiles.

Je fis avancer Gaïlen doucement. Soudain, il surgit sur le chemin, sans vraiment nous prendre au dépourvu. Un troll nous fixer, non, il nous défier de continuer notre chemin. Une provocation comme je les aime. Je fixai la bête dans les yeux, chose qu’elle n’apprécie guère. Concentré, je compactais l’air juste devant mon destrier. Avec un peu de chance, l’animal serait sonné avec l’élan.

Nessa, tiens toi prête à tirer, murmurai-je. Attends mon signal …

Tendus, la scène se figea, plus aucun mouvement ne transperçait l’air. C’est alors que j’attrapa ma miséricorde d’un geste brusque, accompagné d’un sifflement. Cela provoqua l’effet voulu, la créature se jeta littéralement sur nous, pour venir se heurter sur un mur invisible quelques pas seulement devant nous. J’avais espoir qu’elle s’en aille après un tel choc, il n’en fut rien.

Je dissipa mon mur, mais gardai l’air compact pour ralentir les mouvements de ce troll.

Vas-y ! Criai-je à l’intention de mon amie.

Je voulais que nous fatiguions l’animal, ralentit, criblé de flèches, il s’énervera, voulant écraser ses ennemis, voulant nous écraser.
J’espérais avoir le temps de passer derrière lui. De l’attaquer dans le dos. N’ayant pas une once d’intelligence, il ne saura plus sur quel pied danser. Devait-il attaquer devant, c’est-à-dire Nessa, ou se débarrasser du parasite qui le hache dans le dos, c’est-à-dire moi.
Avec un peu de chance, il succombera à la fatigue et s’échappera avant que nous l’achevions. C’était mon grand espoir, le faire fuir, car tuer un monstre pareil à deux risquer de prendre du temps !

En allant chercher son nouveau destrier, Nessa n'aurait jamais pensé faire affaire à une créature détestable. Elle aurait du s'en soucier un peu plus tôt. Le bruit se rapprocha peu à peu et on entendit un grognement. Vu l'ampleur de ce son, il s'agissait sans aucun doute d'un montre assez important en volume. Et Nessa ne trouvait jamais sur ça.

Elle eut raison, un troll apparut derrière les feuillages, il semblait agacé et prêt à attaquer. C'était une femelle sans aucun doute, elle était beaucoup plus grosse que le mâle et plus caractérielle. Hestia fit un pas en arrière, certainement de peur, Nessa essaya de la calmer en lui prononçant quelques mots doux. Ca l'appaisait entièrement à chaque coup.
La jeune femme lança un coup d'oeil à Vaast qui était devant lui. D'ailleurs au même moment, ce dernier lui demanda de préparer son attaque et qu'il lui donnerait le signal. Nessa prononça un oui silencieux et pointa son arc délicatement sur le troll qui était de plus en plus furieux. Elle apperçut la créature se jeter sur le mur invisible, cela ne fit que l'étourdir, mais c'était déjà pas mal.

Le troll fut alors arrêté, il ne pouvait bouger, totalement immobilisé. Nessa profita de l'occasion pour lui lancer à toute vitesse plusieurs flèches. La créature hurla à cause de la souffrance, et elle se débatit tellement fort qu'elle réussit à vaincre la vague d'air surpuissante. Un de ses immenses bras vint s'abattre sur les deux jeunes.
Hestia heureusement fut plus rapide et s'écarta. Seulement avec le choc, Nessa fut projetée à terre, perdant son arc au passage un peu plus loin. En se relevant, elle lança un regard à Vaast qui était lui aussi au sol, sur le ventre. Elle fit une roulade avant, pour éviter de se prendre le poing de la bête sur elle, et se rapprocha de Vaast.

Tu tiens le coup Vaast ?

La créature allait refrapper, Nessa projeta Vaast avec son appel d'air pour éviter le coup, et eut à peine le temps de partir. A l'aide de ses mains, elle fit un rempart de glace, mais ce dernier fut très vite détruit par la bête en fureur.
La jeune femme lança un regard en arrière pour voir les deux chevaux, et fit un geste à Hestia de partir. Oui, elle arrivait presque à communiquer avec elle. Nessa voulait récupérer son arc pour viser les yeux, le visage, la gorge ou encore les pieds et mains mais elle n'eut le temps car le troll la propulsa contre un tronc d'arbre.

Je ne pus retenir la bête plus longtemps, je l’avais sous-estimé. Son poing s’abattit sur nous sans que nous puissions esquisser le moindre geste.

Déséquilibrer, nous tombâmes sur le sol. Je n’eus pas le temps de répondre à l’inquiétude de Nessa que je fut projeté dans les airs sans comprendre comment. C’est lorsque je vis une seconde attaque du troll que je compris que Nessa venait de me protéger. Enfin d’une certaine manière. J’atterri lourdement dans des ronces, sans m’en rendre compte. Alors que la créature se concentrer sur Nessa, je me relevai et couru dans son dos. Cette occasion ne se présenterai peut-être pas. Cependant, je n’étais pas allé assez vite pour éviter à ma coéquipière d’être expulsée contre un arbre.

Énervé, je sautai sur le dos de la bête, lui entaillant l’omoplate. Elle se tourna d’un mouvement brusque, je me laissai tombé en une roulade arrière, me retrouvant en position de garde face à l’animal.

Je n’attendis pas qu’elle me charge, fonçant tête baissée, j’esquivais ses attaques avant de lui taillader les jambes. Je me retrouvai maintenant derrière elle. Je cherchai rapidement du regard Nessa, mais n’eus le temps de l’apercevoir. Déjà le troll était sur moi, voulant me piétiner. Me jetant sur le côté, je compressais à nouveau l’air pour arrêter un coup de poing. Le choc fut brutal, je sentis une partie de mes forces me quitter.
Il n’était pas encore temps de lâcher. Le sang pulsait dans mes tempes, mon énergie redoublait d’intensité.

Je ne su ce qui détourna l’attention du colosse, mais j’en profitai pour lui trancher l’arrière du genoux. Le monstre s’affaissa sur le moment avant de se relever dans un grondement. Ses gestes devenaient plus lourd, moins précis. Entre les flèches de Nessa et mes coups de miséricorde, l’animal commençait à se fatiguer, la perte de son sang jouait en notre faveur.

Je réunis mes efforts pour créer un violent coup de poing d’air. Je reculai, rengainant mon arme, je fermai les yeux, concentrant l’air. Je les rouvris tout en poussant de mes bras une charge invisible qui heurta le crâne du troll, le faisant vaciller.

Et c’est à ce moment là que j’aperçus Nessa, concentrée, l’arc bandait dans ses mains, prête à tirer ce que j’espérais être l’ultime flèche de ce combat …

Nessa après avoir fait reculer les chevaux et aider Vaast, fut projetée contre un arbre par le poing de la femelle Troll.

Elle sentit avec douleur un traumatisme causé par le fracas de son corps contre l'arbre. Outch, elle devait s'être fêlée une côte, elle en avait les larmes aux yeux. Le coup avait tellement été donné fortement que l'arbre lui même était légèrement plus penché qu'auparavant. Nessa ferma les yeux, assez aveuglée par la souffrance quand elle entendit la bête hurler à nouveau.
Elle se leva tant bien que mal, et apperçut Vaast sur le dos du Troll, entrain de le saigner tel le porc de la ferme d'à côté. Elle jeta un coup d'oeil à sa jument et celle du jeune homme, elles étaient en arrière en sécurité bien qu'on les sentait sur le qui-vive. Nessa apperçut alors son arc, ses flèches étant attachées à son pantalon. Elle fit une roulade avant, bien que la douleur la fasse encore grincer des dents.

L'action était à son comble, Vaast s'occupait toujours très bien de la bête qui semblait peu à peu perdre ses forces. Il était vraiment un bon soldat, le monstre avait beau lui donner des coups et à remuer brutalement, il ne lachait pas prise, il continuait et on le sente au final plus fort. Nessa avait toujours été admirative en le regardant s'entraîner tellement il était doué.
Nessa pointa donc son arc vers le Troll et commença à abattre sur lui une pluie de flèches perçantes. Elle visait bien sûr les parties les plus douloureuses, tout ce qui touchait le visage, mais aussi les membres. Nessa vit alors une faille lorsque la créature vacilla. Elle concentra son énergie, et autour de son unique flèche se construisit une dizaine de flèches de glace. Elle les lança alors au niveau du front du monstre.

La force était si puissante qu'elles falicitèrent la traversée de l'unique flèche réelle, entièrement dans la tête du Troll. Quelques instants après, il tomba au sol, raide et plus froid que les paysages alentours.

Nessa attendit un instant avant de bouger, histoire de voir si la bête était réellement morte ou pas. C'était le cas. Elle fit un sourire à Vaast et siffla, faisant revenir Hestia vers elle en trottant. Elle monta sur sa jument afin d'éviter de marcher vu comment elle souffrait à l'intérieur d'elle -bien qu'être assise n'était pas mieux. Elle se rapprocha de Vaast en s'adressant à lui directement.

Tu te sens bien ? Ton ami pourra certainement faire quelque chose pour nous.

Elle préférait savoir s'il avait été gravement blessé avant de continuer. Elle pourrait lui faire une transfusion vitale s'il n'était vraiment pas bien. Quant à elle, elle espérait que la blessure ne serait pas trop grave.

La flèche siffla dans les airs, entourée de stalactites de glace. Elle s’enfonça dans le crâne du troll avec un bruit sourd, pile entre les deux yeux.

J’admirais cette précision, chose que je n’aurais jamais su faire. Je me rappelle des entraînements que nous faisions ensemble. C’était assez comique de voir Nessa essayer de m’apprendre à tirer à l’arc. Cette jeune fille n’avait pas désespéré, m’apprenant moult techniques pour bien viser. Mais il n’y avait rien à faire, je t’atteignais jamais mon objectif. Pourtant le cœur y était ! Je faisais tout ce qu’elle me disait à la lettre. Sauf toucher ma cible.
Je persistais, voulant à tout prix réussir. Alors Nessa me montrer. Les meilleurs moment de cette formation. D’une profonde concentration, elle me donnait chaque détail de ce qu’elle faisait. « Tu comprends bien Vaast ? » ajoutai-t-elle à chaque fois. J’acquiesçais. Ce que j’adorais, c’était cette grâce qu’elle dégageait au moment du tir. Grâce que je revis après bien longtemps.

Elle me sourit avant d’appeler sa jument. Gaïlen vint me rejoindre peu de temps après.
Nessa s’approcha, s’inquiétant à nouveau de ma santé.

Regardant mes avants bras rouge et tout boursouflés, j’enlevais quelques épines encore plantées dans ma chair avant de lui répondre :

Ma foi, je vais bien, à part la démangeaison qui commence à affluer. Et toi ? Ce choc que tu as eu n’a pas été trop dévastateur ?

Tout en écoutant sa réponse, je montai sur Gaïlen, prêt à repartir.

Et bien, continuai-je, Undiho nous aidera. Si tu as trop mal, tu peux peut-être utiliser ta magie non ? Lui proposai-je. En espérant que nous ne ferons point d’autres mauvaises rencontres …

Ce qui ne fut pas le cas. Après avoir bifurqué derrière un amont de pierres, le haras de mon ami fut enfin visible.
Il dut nous entendre car je le vis sortir de l’enclos.

Vaast, mon ami ! Comme ça faisais longtemps ! Cria-t-il vers nous, tu viens aider ton pauvre Undiho en achetant quelques bêtes ?
Il rit lorsqu’il remarqua le jeune femme. Faisant une légère révérence, il continua :

Ma dame, si je peux vous êtres utile.

Nous descendîmes de nos montures et je fis les présentations, l’homme n’avait pas changé depuis la dernière fois. Grand et de forte corpulence, il avait toujours les cheveux long, légèrement emmêlés. Portant la moustache et une barbe longue de couleur blonde, il dégageait son habituel air de sympathie.

Nous sommes venus pour choisir un nouveau destrier à cette jeune femme. Mais avant, pourrais-tu nous offrir quelques soins, nous avons fait la rencontre d’une troll assez ronchon …

Remarquant soudain l’état dans lequel nous étions, il s’empressa de nous amener dans son logis.

Venez, venez, je manque à tout mes devoirs. Je vous offre quelque chose à boire ou à manger ?

Le combat était enfin clos, et heureusement. Nessa était soulagée de ne plus faire de pirouettes pendant un moment, car malheureusement elle avait une douleur aux côtes. C'était très désagréable mais ça ne semblait pas très grave, mise à part prendre des remèdes pour enlever la douleur, elle devrait prendre beaucoup de repos à son retour.
Elle était soulagée que Vaast se porte quand même bien, il n'avait que des blessures bénignes.. Lorsqu'il lui retourna la question, Nessa ne sut pas comment réellement répondre. Mais au final, il vallait mieux qu'elle dise la vérité, sinon, s'il lui arrivait quelque chose, Vaast ne pourrait rien y faire.

Je pense m'être fêlée une à deux côtes.

Elle lui fit un petit sourire gêné. Se soigner ? Elle ne pouvait pas. Sirilia n'arrivait pas encore à bien contrôler les soins, pour le moment elle ne savait que blesser les contusions et transférer du flux vital dans un autre corps qu'elle même. Sauf, que le faire à elle était beaucoup complexe voir impossible.

Mais je tiens bon, ça va. Ils partirent en route de l'élevage. Elle espérait qu'ils ne croiseraient aucunes bêtes pendant la fin du trajet, car elle n'était pas d'attaque pour ça. Heureusement, ça se passa comme elle le souhaitait, ils firent pas affaire à d'autres monstres. Les deux personnes arrivèrent avec un peu de retard, et l'homme les attendait devant. Nessa descendit de sa jument tant bien que mal et se rendit devant le dénommé Undiho pour le saluer.

C'est en silence qu'elle écouta la conversation entre les deux hommes. Elle fut satisfaite qu'il propose de les nourir, ils en avaient bien besoin.

Je vais me rafraîchir le visage, je reviens.

L'homme lui indiqua un point d'eau, et Nessa s'y rendit pour se laver le visage et ses bras, afin d'être plus présentable. Elle se passa la main à sa cage thoracique, et souffla doucement pour ne pas trop souffrir. Quelle malchance quand même, ses frères seraient certainement mécontents. Déjà qu'ils n'étaient pas pour pour l'achat d'un nouveau cheval...
Elle revint à la table, et fit un sourire à Vaast. Ils prirent alors un bon repas copieux et but le vin du pays qui était particulièrement bon. Nessa félicita même Undiho de son hospitalité.

Finalement ils se rendirent aux enclos, et elle eut à faire à plusieurs étalons. Il y en avait de toutes les robes, et Nessa craqua littéralement sur un étalon noir. Il était le contraire de Hestia, qui elle était blanche comme la neige. Ce qui la fit décider, était le regard qu'il avait quand il l'a regardé.

Et lui ?
C'est un de mes plus jeune cheval. Il a encore beaucoup à apprendre, mais il possède des vrais atouts. Je manque de temps pour l'éduquer.

Nessa jeta un regard qui voulait tout dire, à Vaast, elle posa une main sur l'encolure de la bête. Celle-ci resta très calme, Nessa fronça les sourcils en sentant une douleur aux côtes, elle y posa sa main.

Nous nous installâmes à table, les chevaux paissaient dehors. Nessa partit pour se rafraîchir, me laissant quelques temps pour discuter avec Undiho.

Mon ami, dis-je, je sais que les affaires ne volent pas très haut pour toi en ce moment. Voici de quoi t’aider.

Je sortit une bourse bien remplie, Undiho la soupesa avant de répondre, interdit :

Vaast, c’est trop, je ne peux pas accepter une telle somme. Son regard disait pourtant le contraire … Je ne saurais jamais comment te remercier !
Garde cet argent et fais en bon usage, prends soin de tes protégés et fais en de bons destriers tu ne sauras mieux me remercier. Bien sûr, je te demande de laisser le soin à Nessa de choisir sa future monture.
Merci, dit-il en toute honnêteté dans un souffle.

Après un riche repas, nous sortîmes, mon amie observant avec attention chaque cheval se trouvant ici. Elle s’arrêta devant un poulain à la robe noire. Magnifique. Il me faisait penser à Gaïlen jeune. Nessa me jeta un regard signifiant « c’est celui là que je veux ».

Undiho nous apprit qu’il n’était pas encore éduquait. Cela ne me posait pas de problème, il m’avait apprit une bonne ficelle du métier.

Si tu as besoin d’aide pour le dressage, je pourrais toujours t’aider. Lançai-je à l’attention de la jeune femme.
Prenez-le ma dame, répondit Undiho poliment, si c’est celui là que vous voulez, il est à vous.

Avant qu’elle n’esquisse le moindre geste, il rajouta :

Ce n’est pas la peine de payer, votre ami s’en est déjà chargé.

Sourire aux lèvres, je haussais les épaules.

Peux-tu nous montrer les aptitudes de cet étalon ?
Bien sûr, s’empressa de répondre l’éleveur.

Il prit l’animal et nous fît une longue démonstration qui, d’après moi, avait conforté Nessa dans le choix de son destrier.

Le temps s’était écoulé, je ne m’en étais même pas rendu compte. Le soleil avait commencé sa longue chute derrière la forêt, baignant de rouge toute la végétation. Un beau spectacle.

Il est temps que nous rentrions Nessa, je ne préfère pas roder ici de nuit.
Vous pouvez rester si vous le désirer, nous proposa gentiment Undiho.
Sans vouloir te vexer, je préfère rentrer dans ma demeure. On m’attend, j’ai promit d’accomplir quelques tâches là-bas. Ta proposition me touche, et si tu le souhaites, j’accepterai volontiers un autre soir.
Ma porte reste ouverte à chacun de vous. N’hésitez pas à revenir.
Je n’y manquerai pas.

Après encore quelques paroles, nous repartîmes, Nessa tenant la bride de son nouveau compagnon.

Le temps s’était rafraîchit, je me tournais vers mon amie, heureux de cette aventure. Je lui parlai un peu de Ode, je ne lui avais pas tout dit à l'allée :

Mes parents veulent que ma sœur se marie, on a réussit à repousser une quelconque union jusqu’à présent, mais elle à 16 ans, ils ont peur que personne ne veuillent d’elle après. Je me suis déjà disputé avec mon père sur ce sujet. Ils ont connu l’amour véritable avec Sylvia, alors pourquoi ne pas laisser Ode choisir seule ? Malheureusement, ils ne veulent pas le comprendre.

Je jetai un regard en coin, changeant totalement de sujet :
Comment vas-tu l’appeler ? Lui demandai-je en désignant l’animal.

Je l'avoue ce cheval avait conquis mon coeur dès le premier regard. Son allure, sa jeunesse, son regard me faisait littéralement fondre. Il était tout simplement magnifique, et avec lui et Hestia, je serais aux anges.
Le dressage ne serait pas un problème pour moi, je le savais très bien, je n'aurai qu'à chercher des individus forts en l'éducation. Mais quand mon ami me proprosa son aide, j'accepta, ravie.

Ce serait un plaisir, que mon ami d'enfance m'aide à éduquer ce destrier aux grandes valeurs.

Je fus enchantée lorsque l'éleveur m'avoua que je pouvais l'avoir. J'étais prête à sortir de quoi lui payer la bête, quand ce dernier me dit que cela était arrangée. Je fis une moue surprise, quand Undiho m'expliqua que Vaast s'en était chargé.
Mes sourcils froncés, je regarda le jeune homme à mes côtés, et lui lança un regard interrogateur.

Je vous remercie tous les deux pour votre gentilesse.

Bien sûr, dès notre retour, je lui rembourserai ce qu'il m'avait avancé. Je détestais devoir rendre de l'argent, et faire attendre la personne était d'après moi inconcevable. Finalement, j'avais trouvé mon étalon très vite, et j'avais déjà le nom en tête. Mais je préféra ne rien dire, attendant qu'on me le demande plutôt. Le temps avait continué de s'écouler, et le soleil commençait peu à peu à se perdre dans l'horizon. Il fallait mieux rentrer. Evidemment, lorsque cet homme vint à nous proposer de coucher cette nuit chez lui, j'hésita. Vaast conclut l'affaire en disant qu'il avait de nombreuses tâches à effectuer à son retour. Quant à moi, je le suivais. Je remercia le bon vieux éléveur de tout mon coeur, espérant un jour, venir chercher un poulain pour un de mes futures progénitures.
Nous étions sur le chemin du retour, Vaast sur son destrier, moi sur Hestia, mon poulain à mes côtés attaché à ma belle jument. La nuit approchait, il fallait se dépêcher si nous ne voulions pas rencontrer à nouveau une créature siniste.
Mon corps me paraissait lourd, et j'avais mal, mais je me taisais. J'espérais juste ne pas en arriver au malaise, nous n'étions pas dans une bonne situation pour cela. J'étais pensive, mais Vaast me sortit de mes idées. Il me dévoila alors des choses que je ne savais pas sur sa petite soeur Ode. Je fis des yeux surpris, j'étais totalement à son écoute.

Quelle dure réalité ! Les parents de Vaast souhaitaient que sa jeune soeur soit mariée avant qu'elle arrive à un âge, ou on qualifie les femmes de "impures" -certainement parce que dans cette tranche d'âge, les femmes deviennent moins des saintes et moins introverties. Nessa était à ce cap là, elle ne voulait pas de mariage forcé, mais l'union d'un amour véritable.

Je suis confuse pour ta soeur. Il est dur d'entendre cela. Lorsque les parents ne nous comprennent pas, c'est une décision à prendre qui est difficile. Ils souhaitent certainement qu'elle est un avenir certain, ne leur en veux pas Vaast.

Je lui lança un regard pour tenter de l'apaiser mais je reprit juste après, mon coeur parlant à ma place.

J'espère de tout mon coeur que ta soeur d'ici là rencontrera son âme soeur. Et toi aussi. D'ailleurs n'a-t-il personne qui dans notre contrée pourrait te servir un jour d'épouse ?

Je lui fis un sourire, j'étais un peu curieuse en faite. Nous avions grandi ensemble tous les deux, je l'avais du à ses différents stades d'évolution. Il était à présent un beau jeune homme, j'espérais que son future épouse aurait le coeur aussi pur que le sien. Mon ami me demanda comment j'appelerai mon nouveau cheval. J'observai la bête un instant, et avec un sourire je lui dis.

Harros.

Tout le monde me dirait que j'aimais les prénoms en H. C'est vrai, mais là, c'était différent. Les yeux dans le flou, je repris.

Nous avions un batard de chien qui s'appelait ainsi. Mes parents y étaient très attachés. Il est mort lors de leurs assassinats. Je les honore.

C’est un joli nom, finis-je par répondre. Tes parents ne méritaient pas la mort, comme beaucoup de personnes. Du peu que je les connaissais, ils étaient des gens respectables. Ce qui leur est arrivé est affreux, et j’espère que leurs assassins ont connu pire que la mort.

J’étais troublé par sa confidence, mais aussi par la question qu’elle m’avait posé juste avant : « n’y a-t-il personne qui dans notre contrée pourrait te servir d’épouse ? »

Mes parents voulurent aussi me marier. Sylvia voulait que je lui offre une belle descendance. Mon refus a été mieux accepté, car étant un soldat, mon père préféré que je m’applique à devenir fort que de m’inquiéter à poursuivre la lignée d’Osny. Et je comprends maintenant pourquoi, il met tout ses espoirs sur Ode. C’est trop tôt !

Pour te répondre, commençais-je, balbutiant un peu, je ne me suis pas vraiment posé la question. Mes rapports avec les femmes sont … comment dire … euh …

Je ne pouvais continuer ma phrase. Bien sûr, j’ai déjà été avec quelques femmes, mais ce n’était pas des relations comme je les aime. J’étais adolescent, et maintenant, je m’étais totalement détaché de cela, je n’entretenais plus aucune relation quelle qu’elle soit avec une femme. Juste de l’amitié. Une épouse ? Je ne sais pas, la seule personne avec qui j’eus été proche, réellement proche, était Nessa elle-même. J’aimais son caractère franc, direct. Elle ne se laissait pas faire, elle n’était pas l’ombre de ses frères. Nessa était un être à part entière se faisant remarquer par son hardiesse.

Ne perdant pas pour autant contenance je continuais :
Tu me connais, je suis comme un loup solitaire qui tisse quelques affinités sans aller plus loin. Je ne vois pas mon avenir partager avec quelqu’un. Je suis un soldat. Je ne serai pas souvent présent chez moi si les tensions augmentent entre les royaumes, et je ne veux pas une épouse qui passerait son temps à m’attendre.
* Où qui me tromperait en mon absence * finis-je pour moi-même.

À mon tour maintenant :
Et toi alors ? Un prétendant ?

Comme qui dirait, à charge de revanche. Finalement ce sujet m’intéressait. Il est vrai que je ne m’étais jamais posé la question de savoir si mon amie avait un soupirant. Je la connaissais déterminée, parfois impulsive, endurcie par son adhésion à l’armée. Mais je la connaissais aussi chaleureuse, attachante, douce, souvent optimiste. Qualités qui auraient pu en séduire plus d’un.

Nous étions sortit de la forêt, je ne m’en étais pas rendu compte. Nous passâmes devant chez moi, le soleil laissait sa place à dame Lune.
Je te raccompagne jusque chez toi, annonçai-je.

Et pour Harros, tu ne me dois rien. Telle que je te connais tu es capable de vouloir me rembourser, et je refuse ! J’imitais l’homme sévère, jouant avec mon index.

Je souris avant de rajouter :
Ça me fait plaisir de te l’offrir. Et si tu contestes, je me sentirais insulté.

Et c’était vrai. N’étais-je pas un ami digne de lui offrir un présent ? Le refuser signifiait que ma famille et moi-même inspirions la honte. Autrement dit, la pire des offenses.

Cependant et malheureusement nous ne sommes pas maître du choix de notre mort.
Si j'avais eu ce don, ils seraient encore à mes côtés au moment ou je te parle. Seulement, ce n'est guère le cas...

Je le regardais sérieusement, bien sûr il n'y avait pas de méchanceté dans ma voix. J'étais juste un peu triste, -comme à chaque fois qu'on évoquait ce sujet d'ailleurs. La famille de Vaast nous avait aidé à garder le moral lors de leurs disparitions, ses parents étaient assez proches des nôtres, à leurs morts ils avaient été très peinés comme nous mêmes.
Cela remontait à bien longtemps d'après moi, plus de 5 ans, mais je n'oubliais quand même pas leur visage familier, leur sourire si gracieux qu'ils abordaient dès qu'ils nous croisaient, nous, leurs enfants.

Après le sujet de la soeur de Vaast, le sujet des femmes et des hommes vint sur le tapis. J'avais envie de savoir ce qu'il en était pour Vaast, car j'étais avant tout très curieuse quand je le voulais, et parce que c'était un sujet intéressant et particulier tout de même. Je l'écoutais attentivement et ne cacha pas mon rire. Je savais très bien que trouver une femme ne faisait pas partie des priorités à Vaast, et qu'il n'était pas près pour s'engager avec quelqu'un. Et puis, il était assez solitaire quand même, bien que grâce à ça, il est une personnalité exemplaire.

C'est courageux de ta part d'être entièrement dévoué à notre royaume. Seulement, à un certain âge, il faudra te remettre en question, car une femme ne peut que te combler, t'apporter une complicité que tu n'as point avec d'autres, même pas avec Ode. Et puis, ne veux-tu pas d'enfants ?

N'importe qui en voudrait pour faire s'élagir leur famille, leur nom, leur patrimoine. J'étais convaincue de ce que je disais. Finalement Vaast me retourna la question, et je lui fis un petit sourire bien timide. J'avais beau avoir un fort caractère, et diriger mes frères de temps en temps, j'étais une jeune femme avec des sentiments et émotions. Et je ne peux vous mentir en prétextant que l'amour ne m'attire pas...

Pour ma part, je n'ai jamais réellement été éprise de quelqu'un. Bien sûr, je ne te mentirai pas en déclarant avoir des attirances mais il n'y a rien de concret. Enfin, c'est ce que je pense pour le moment.
Comme toi, je me dévoue totalement à mon pays. Mais au contraire, je souhaite avoir un foyer, des enfants. Telle une femme en bref.

J'étais trop habituée à vivre avec des hommes, et finalement j'avais l'impression d'en être une de temps en temps. Oh ne vous inquiétez pas, je suis belle et bien une femme ! Mais c'est vrai que la cohabitation avec mes frères m'avait fait oublié l'amour... Seulement, il est vrai que j'avais une profonde attirance pour mon général, bien qu'il me mette hors de moi à certains moments. Tout ça n'était qu'illusion, je me faisais certainement des idées sur son compte. Mais, malgré tous les problèmes de la vie, mon envie d'obtenir des enfants était toujours aussi présente en moi.

Cette conversation m'avait fait oublié notre arrivée à Celestiel. J'étais surprise d'être arrivée si vite dans ma contrée. Je lança un regard à mes chevaux qui se portaient bien à première vue. Ils avaient certainement faims, je n'hésiterai pas à les nourrir à mon retour. Vaast voulait me raccompagner, j'accepta avec volontier en lui faisant un sourire sincère.
C'était gentil de sa part, et cela m'éviterai aussi de croiser des mauvaises rencontres et de ne pas avoir la possibilité de les écarter de moi.... En repensant à mon nouveau destrier, quelque chose me vint à l'esprit, je voulus le lui faire part mais Vaast prit la parole avant moi.
Je l'écoutais sérieusement, et fut surprise qu'il évoque le sujet qui venait de m'interpeller. Je voulais le rembourser maintenant mais Vaast ne le voulait guère. Je savais qu'il n'hésiterait pas à me balancer les sous donnés, et à refuser tout autre marché. Je devais accepter.

Merci mon ami, j'abandonne l'idée de te rembourser. A une condition, tu es le bienvenue dans ma demeurre. Je souhaite t'inviter à partager un repas copieux en notre compagnie. Ta soeur est invitée si tu le veux. Nous avons eu une grande joie récemment, Wilwaryn est de retour.

Ils marchaient au pas, puis trottèrent pour aller plus vite. La nuit était présente maintenant.